Article du Dauphiné Libéré du Mercredi 03 Septembre 2025
« Je ne me voyais pas à Lyon ou Grenoble » : ils font le choix du Nord-Isère pour étudier
Entre Lyon et Grenoble, deux pôles importants pour les étudiants post-bac, le Nord-Isère tente aussi d’attirer des jeunes. Certains font ainsi le choix d’étudier à Vienne, Bourgoin-Jallieu ou encore Villefontaine. Si pour quelques-uns, c’est une opportunité économique, pour d’autres c’est un choix stratégique réfléchi.
25 août. Alors que la majorité des étudiants sont encore en vacances, peut-être en train de préparer leur rentrée, à l’Institut supérieur du commerce et de la logistique (ISCL) de Bourgoin-Jallieu, les cours ont déjà repris depuis une semaine.
Nichée rue de la Rivoire à Bourgoin-Jallieu, cette école aime cultiver les particularités : rentrée décalée, formations allant du commerce au tourisme, possibilité de réaliser ses cinq ans d’études supérieures dans un seul établissement…


Aliya Martin, 22 ans, commence sa première année en BTS management hôtellerie restauration. Si elle a choisi cette école, ce n’est pas un hasard : « Depuis le début, tout se passe bien. En plus, les intervenants sont tous des professionnels. Je prends du plaisir à apprendre ici ». Sortir des sentiers battus, c’est ce que tente de faire cette école depuis sa création il y a cinq ans. L’objectif ? Pouvoir attirer des étudiants qui, après le bac, choisissent généralement d’aller étudier à Lyon, Grenoble, Valence ou ailleurs. Pourtant, des étudiants privilégient parfois le Nord-Isère pour parfaire leur formation.
Des économies non négligeables
Ceux qui étudient dans le territoire, ce sont d’abord les jeunes qui y ont grandi. Pour certains, partir dans une grande ville à 18 ans, ce n’est juste pas envisageable. Younès Rabia, étudiant en BTS comptabilité-gestion au lycée l’Oiselet, raconte : « Je n’étais pas forcément prêt pour partir directement après le bac. J’avais encore plein de choses à apprendre et de la maturité à gagner. En deux ans, j’ai beaucoup appris à Bourgoin ». Il complète : « En restant chez mes parents, j’ai pu faire des économies sur le logement, le transport, la nourriture. J’ai travaillé à côté, passé mon permis et acheté une voiture. À Lyon, cela aurait été trop dur de mener tous ces projets ». Le constat est le même pour Aliya Martin : « J’ai étudié à Lyon pendant un an. Les allers-retours me coûtaient beaucoup d’argent. Puis quand je commençais tôt ou finissais tard, ça n’était pas pratique. Maintenant, en voiture, je m’y retrouve beaucoup mieux ».
Un cadre de vie différent des grandes villes
Certains sont aussi attirés par ce qui se fait de différent dans le Nord-Isère. Le BTS audiovisuel du lycée Léonard-de-Vinci, à Villefontaine, est une formation rare et reconnue pour son excellence. Forcément, elle attire aussi des étudiants qui ne viennent pas du Nord-Isère, comme Malec Escoffier.
« Après le bac, je savais que je voulais étudier seulement dans ce domaine. C’est vraiment la formation que je voulais », précise celui qui passe en deuxième année. Même s’il doit apprendre à composer avec la vie étudiante qui est bien moins dynamique, l’isolement de la ville et le changement de cadre par rapport à Grenoble : « Je fais avec ça ; je me suis habitué et ça n’est plus un problème », confie le jeune homme.
Carla Corsini a eu une tout autre approche. C’est justement pour échapper aux grandes villes que la jeune fille, originaire de Saint-Jean-de-Soudain, a décidé de venir étudier le commerce international à l’ISCL : « Je n’aime pas du tout les métropoles. Je ne me voyais pas étudier à Lyon ou Grenoble. » Surtout, elle recherche de l’accompagnement, chose qu’elle aurait eu du mal à trouver dans une grande ville, selon elle : « Ce que j’aime à l’ISCL, c’est qu’on est en toute petite classe. Pour apprendre, progresser, c’est beaucoup plus simple que si j’étais plongé dans une promotion avec des centaines d’autres élèves. » Et pour construire la vie étudiante, dans une ville moins animée que Lyon ou Grenoble, « on arrive à se débrouiller seul ».